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"A Venise, nous souhaitons montrer la diversité des lieux et la liberté qu'ils incarnent" - Urban Utopia

« A Venise, nous souhaitons montrer la diversité des lieux et la liberté qu’ils incarnent »

Avec « Lieux infinis », les architectes d’Encore heureux – Nicola Delon, Julien Choppin et Sébastien Eymard – assureront le commissariat du pavillon français à la Biennale de Venise à travers dix lieux de Marseille à Paris en passant par Rennes. Julien Choppin revient sur ce projet qui se veut comme une ode aux espaces reconvertis, qui refondent les rapports aux bâtiments.

Racontez-nous la genèse de “Lieux infinis”

Notre projet était une réponse au thème proposé par les deux commissaires de la Biennale, “Freespace”. Nous l’avons interprété d’une manière littérale en réfléchissant au lien entre espace, architecture et liberté. A partir de cette formulation, nous avons identifié une dizaines de lieux, sur lesquels nous avons pu travailler ou qui ont fait l’objet d’affinités particulières. Notre choix, et nous l’assumons, est subjectif. Ces lieux sont certes fait de rencontres, mais ils nous ont surtout touché à plusieurs titres. Ils existent, innovent et sont portés par des visions personnelles ou collectives, par des personnes qui se retroussent les manches et parviennent à développer des utopies concrètes, ou du moins, de réelles alternatives. Ce que nous souhaitons montrer à Venise, c’est la diversité de ces lieux et la façon dont ils intègrent une liberté. Qu’elle se manifeste dans leurs usages, leur processus de fabrication ou dans leurs modes de gouvernance. Mais ce qu’il est important de noter dans ces choix, c’est que nous avons voulu traiter de lieux et pas seulement de bâtiments.

Quelle est justement la vision d’Encore heureux sur la notion de “lieu” ?

Pour nous, la définition d’un lieu est associée aux attachements qu’on peut avoir à des endroits particuliers, aux histoires qui s’y déroulent. Dans l’exposition, nous nous attacherons à montrer une dynamique et une ouverture face à des crises de la société actuelle notamment les problématiques écologiques et sociales. Il y a également la question du “local” qui prend un sens très fort, vis à vis des mobilités et de l’informatisation du monde. La révolution numérique et la crise écologique ont été nos deux jalons, qui nous permettent de comprendre que ces lieux collectifs et communs inventent de nouveaux rapports au travail ou au domicile.

 Est-ce l’aventure de la Biennale ou le thème de cette édition qui vous a motivé à candidater ?

Nous avons eu, par le passé, l’occasion de travailler sur l’exposition “Matière grise”, autour du réemploi des matériaux et qui s’était tenue au pavillon de l’Arsenal à Paris. Ce format spécifique de recherche nous avait beaucoup intéressé, incluant la production d’un catalogue et une série d’événements et de visites. Nous avons trouvé ce format très pertinent pour déployer une pensée et participer au débat public. Notre candidature à la Biennale traduit une volonté d’engager à nouveau ce type de travail.

Comment se déclinera la scénographie du pavillon français ?

Sans dévoiler tout le contenu, nous montrerons l’intérêt de ces lieux au travers de trois moyens. D’abord, de grandes maquettes coupes augmentées de vidéos de captation des lieux présenteront à la fois les espaces et leurs qualités, ainsi que le contenu, ce qui se passe dans ces lieux. Deuxième élément, la chronologie de leur fabrication, marquée par des histoires pleines de rebondissements, entre risques de démolition et temps de vacance. Ces étapes seront dessinées par un illustrateur et mettra l’accent sur les processus plus que le résultat. Car c’est peut-être là le sens de “Lieux infinis”, qui sous-entend une dimension non finie et en invention permanente. Enfin, nous installerons un cabinet de curiosités composé d’objets représentatifs des usages, à la manière d’une madeleine de Proust : des fragments d’architectures, objets techniques ou du quotidien. Deux autres salles seront dédiées à un atlas collaboratif des lieux infinis, et à la parole des acteurs de ces lieux français qui apporteront des clés, des méthodes et un partage d’expérience.

Qu’est-ce que votre pavillon raconte de l’architecture française ?

“Lieux infinis” montre comment leur processus de fabrication est riche d’enseignements pour les architectes. Si nous sommes souvent très en amont des projets, ces espaces nous montrent comment la remise en question de programmes avec la société civile suscite des projets différents. A l’heure où la future loi Elan pourrait remettre en question le périmètre de l’architecte, les lieux infinis tendent à une extension du métier, et montrent que l’on peut créer des lieux différents dès lors que l’on s’intéresse à des aspects qui vont au-delà de la technicité ou du financement. Une manière de dire que l’architecture n’est pas simplement vouée à concevoir des mètres carrés.

Ces anciennes friches reconverties, permanentes ou éphémères, reflètent-elles une singularité française ?

Surement. Les histoires de ces lieux diffèrent en fonction des pays. Si l’on prend l’exemple espagnol, on constate des expériences parfois plus radicales qui se construisent dans une certaine indépendance vis-à-vis de l’Etat, face à la violence de la crise immobilière. La spécificité française se trouve peut-être dans une négociation subtile et fine entre les différents acteurs, non dogmatique. Réinventer Paris ou Inventons la métropole du Grand Paris témoigne de nouvelles façons de faire la ville, même si elles ont été critiquées et peuvent être critiquables. Néanmoins, ces concours rebattent les cartes, dans la mesure où des lieux qui étaient à la marge ou en avance, sont à nouveau considérés par les institutions.

 

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