Si le Grand Paris express est qualifié en France de « chantier du siècle », d’autres projets de métro de grande ampleur sont en cours et à venir dans le monde. Avec des ambitions et des exigences différentes.
Thierry Dallard, nouveau président du directoire de la Société du Grand Paris, lors d’une audition au Sénat français le 10 avril, affirmait à propos du Grand Paris express que, « à l’échelle mondiale, il y a d’autres projets de cette ampleur, il y en a eu et il y en aura encore. C’est effectivement le plus important projet à réaliser dans des délais extrêmement brefs pour l’histoire française et pour celle de l’Île-de-France ; mais Singapour, ville-État de quatre millions d’habitants, est en train de réaliser un projet de taille comparable. D’autres métropoles ont des projets similaires. » Alors que Dubaï dispose déjà de la plus longue ligne automatique sur la planète, l’extension de son réseau en vue de l’Exposition universelle de 2020 constitue un nouveau défi pour la cité-État, à l’image de nombreux autres lieux du Moyen-Orient, comme Djeddah ou Tel Aviv, par exemple.
Opportunités pour les entreprises françaises
Ces nouveaux métros, aériens ou en sous-sol, automatisés ou non, présentent des profils différents en fonction des donneurs d’ordre et des histoires de chaque territoire. Ils constituent de nombreuses opportunités pour les entreprises françaises d’exporter leur expertise – acquise souvent grâce au réseau parisien – dans ce type d’infrastructures. Ainsi Systra a récemment été choisi pour travailler sur les projets de Bogota, en Colombie, et, avec Egis, de Médine, en Arabie Saoudite. Bouygues participera à la réalisation du tunnel du métro de Melbourne, en Australie, Arep conçoit plusieurs gares à Bruxelles et en Chine, quand Alstom est sollicité pour les rames ou les systèmes de Dubaï et de Montréal, au Canada, ou Keolis pour l’exploitation d’une nouvelle ligne à Shanghai et, avec RATP Dev, du premier réseau de transport public du Qatar.
Autant de projets qui démontrent la montée des enjeux de la mobilité urbaine dans les métropoles, avec la nécessité de transporter toujours plus de personnes, plus rapidement. Une évolution qui transforme la manière de faire la ville, qui se structure autour de ses réseaux de transport, nouveaux nœuds d’activité facteur d’attractivité et de grands projets d’aménagement d’un quartier. Ces hubs font de ce fait l’objet d’une attention architecturale nouvelle qui se traduit par l’intérêt de grands noms de l’architecture. La révolution numérique marque aussi le secteur, de la conception en BIM (building information modeling) des infrastructures au déploiement du haut débit dans les tunnels pour accéder à de nouveaux services de mobilité.
Avec le défi de prévoir aujourd’hui ce qui sera attendu dans les transports de demain, la mise en service n’intervenant que des années après la conception !
Alstom retenu pour le nouveau réseau de Montréal
Un consortium créé avec SNC-Lavalin et dirigé par Alstom a signé, en avril, un contrat avec CDPQ Infra pour la fourniture d’un système de métro léger automatique et sans conducteur, comprenant le matériel roulant, la signalisation, les services d’exploitation et de maintenance pour le projet de réseau express métropolitain (REM) qui viendra compléter l’offre existante à Montréal (Canada). Avec 67 km de voies et 26 stations, ce dernier reliera le centre-ville de Montréal à la Rive-Sud, la Rive-Nord, l’Ouest-de-l’Île et l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau à l’horizon 2021.