Le promoteur immobilier nantais fait évoluer son métier vers l’accompagnement du développement des métropoles. Présent à Rennes, Bordeaux et, depuis septembre, à Paris, il pose aujourd’hui ses jalons à Casablanca.
C’est un coup de maître que Réalités a réalisé à Nantes avec le projet d’aménagement urbain YelloPark. Mené avec Waldemar Kita, le patron du Football club de Nantes, il consiste à faire construire un nouveau stade, sans un centime d’argent public, à l’emplacement de l’ancien, tout en remodelant intégralement son environnement immédiat. « Le stade est conçu comme un nouveau lieu de vie et d’activité dans un cadre architecturalement et écologiquement exemplaire », résume Yoann Joubert, le PDG fondateur du groupe Réalités. Le modèle économique de cette opération urbaine inédite repose sur l’acquisition des terrains à Nantes Métropole par les porteurs du projet, qui réalisent l’intégralité des investissements, dont 200 millions d’euros pour le stade de 40 000 places. Les deux cabinets d’architecture HKS/ATSP ont été retenus en janvier pour réaliser l’avant-projet de cet équipement de nouvelle génération. Le projet urbain, de son côté, devra être exemplaire, avec une programmation mixte et diversifiée (plus de 1 500 logements, des bureaux, un complexe sportif, un groupe scolaire…), intégralement à énergie positive et innovant avec la mise en œuvre des solutions en référence à la smart city (lampadaires intelligents, voitures autonomes).
Laboratoire d’idées sur la fabrique de la ville
Yoann Joubert, pdg fondateur du groupe Réalités.
Un sacré défi pour le promoteur nantais (125 millions d’euros de chiffre d’affaires, 200 salariés) qui teste ici une stratégie de développement à plus forte valeur ajoutée, dans un secteur d’activité « offrant peu d’avenir », avec beaucoup « trop » d’acteurs par rapport aux capacités du marché. Plutôt que d’être celui qui « achète toujours plus cher le foncier », Yoann Joubert préfère jouer la carte de « l’ensemblier » et celle de l’ingénierie immobilière en offrant une large palette de services allant de l’aménagement aux solutions d’exploitation innovantes pour le territoire, en passant par l’urbanisme et l’ambition environnementale. Autant de domaines explorés par Réalités UB5, le laboratoire d’idées sur la fabrique de la ville dont s’est récemment doté le groupe. Résultat : Réalités annonce un portefeuille de « 5 à 6 projets entre 50 et 250 millions d’euros » en complément des opérations en diffus. Depuis six mois également, il dépasse les frontières du Grand Ouest, pour se positionner sur le marché francilien avec une première opération à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), et même celles de l’Hexagone. De fait, Réalités a créé une filiale à Casablanca, au Maroc, via une opération de croissance externe où il ambitionne de mener des « projets complexes ». Pour mener tous ces projets, le groupe, coté sur Euronext, a levé 7,75 millions d’euros fin 2017.
