Numa, accélérateur d’ouvertures à New York

L’accélérateur d’innovations Numa est présent à New York depuis un an. Dirigée par Aviva Markowicz, la structure se félicite de faciliter l’ouverture internationale de ses membres dans un pays qui se ferme.

Au départ, le projet de s’implanter à New York, en février 2017, après Bangalore, Casablanca, Moscou ou Mexico city, n’avait pour Numa rien de politique, et relevait avant tout d’un choix économique. Mais aujourd’hui, alors que l’administration de Donald Trump rend la mobilité vers les Etats-Unis plus compliquée pour certains, les représentants de Numa New York voient le sens de leur mission renforcé. « A une époque où les Etats-Unis commencent à fermer les frontières, notre volonté est de développer notre soutien à des entrepreneurs étrangers, et les aider à s’intégrer aux Etats-Unis, sur les questions de visa, et sur tous les sujets de business development et d’investissement », résume Aviva Markowicz.

Numa New York © Jgp

Dans le vaste hall de ses bureaux de Manhattan, la CEO et managing director de Numa New York détaille le changement de business model de l’organisation, née il y a 18 ans sous forme associative à Paris, alors premier incubateur de start-up, qui fonctionne désormais comme une entreprise classique. Entre temps, Numa a procédé à une levée de fonds de 4,5 millions d’euros, auprès d’investisseurs (Maif, Adeo – holding de Leroy-Merlin-, et Roland Berger – société allemande de conseil) et par le biais d’une opération de crowd-equity, qui permet à tout le monde, à partir d’un ticket de 500 euros, de devenir actionnaire.

Business model à tiroirs

A New York, Numa accompagne des start-ups en phase de maturité en soutenant leur croissance et éventuellement leur levée de fonds. Avec un business model à tiroirs. Une première part provient des recettes des missions effectuées pour les grands groupes, dont Numa accompagne l’innovation, en les mettant en contact avec des jeunes pousses et en structurant leur collaboration. Numa New York, a la différence du modèle français, a mis en place un prix fixe plutôt que des participations dans les start-up qu’elle accueille, $25000 en échange de programmes comprenant leur hébergement et une série de workshops, de tutorats et de mises en réseaux. « Nous faisons rencontrer aux jeunes créateurs d’entreprises des potentiels clients et investisseurs, mais aussi des experts en business model, en stratégie digitale, en communication ou en levée de fonds », résume Aviva Markowicz.

Start-uper. © Jgp

« Nous développons également des formations pour des grands groupes sur les nouvelles méthodes de travail, les méthodes agiles, du conseil en RH sur la partie culturelle, comment faire évoluer le cadre de travail en accord avec les attentes de cette nouvelle génération des Millenials. L’idée est d’investir sur le capital humain pour aller plus loin dans la transformation digitale des entreprises, qui passait jusqu’à présent par de l’innovation en collaborant avec des start-ups en externe », décrit la CEO de Numa New York. Numa New York organise également des learning expeditions thématiques

Aviva Markowicz, qui a passé plusieurs années à implanter les différentes antennes de Numa aux quatre coins du monde, aux côtés de Frédéric Oru, ancien COO de Numa, aujourd’hui directeur de l’international, rêve de monter à New York un programme similaire au DataCity mis en œuvre avec la mairie de Paris.

« Datacity, s’attaque à des challenges urbains, réunissant grands groupes, start-up et municipalités. Pendant un mois, on définit des problématiques, appréhendées par le biais de la data. A l’exemple de l’éclairage publique, pour lequel DataCity a permis de mettre en relation la ville de Paris avec une start-up qui a collaboré avec un grand industriel des télécoms pour mettre en œuvre un programme de monitoring de la fréquentation des rues, afin de réduire l’intensité de l’éclairage en connaissance de cause », raconte Aviva Markowicz.

Aviva Marcowicz, CEO et managing director de Numa New York

Moins cher que San Francisco

Pourquoi la côte Est, et pas la Silicon Valley, pour une structure qui s’adresse aux start-up du numérique ? « Beaucoup d’entrepreneurs qui viennent aux Etats-Unis conservent leurs équipes d’ingénieurs en France, répond-elle. c’est la partie business development qui va s’installer aux Etats-unis, or avec San Francisco, le décalage horaire est de 9 h contre 6 heures avec New York, il est donc beaucoup plus facile de travailler avec la France depuis le côte Est. Aujourd’hui, une grande partie des 500 plus grandes entreprises américaines (Fortune 500) ont leur siège à New York. Or une start-up va naturellement là où les clients se trouvent, poursuit-elle. Et New York demeure de 15 à 20% moins cher que San Francisco ».

Jeune millenial au travail à Numa New York. © Jgp

« Ces deux dernières années, Numa a décidé de renforcer sa position sur les marchés matures, ce qui explique également notre présence désormais à Barcelone et à Berlin, ajoute Aviva Markowicz. Notre implantation newyorkaise vise en outre à répondre aux besoins de nos alumnis. Pour nombre d’entreprises françaises, indiennes ou mexicaines, l’étape suivante est le marché américain, où elles vont trouver à la fois des fonds et un marché où accélérer leur croissance ».

 

 

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